Biographie

En 1963, le MoMA, à New York, consacre une exposition à Jacques Henri Lartigue, présenté comme le photographe de l’instantanéité, témoin d’une époque révolue, celle d’avant 1914. La même année, Life lui consacre un portfolio. Ce numéro consacré à la mort du président John Fitzgerald Kennedy fait le tour du monde et lui offre la célébrité.

Jacques Lartigue, né en 1894, qui voit son père pratiquer la photographie en amateur, en apprend très vite les rudiments et reçoit son premier appareil en 1902. Parallèlement, il dessine et fixe sur la plaque sa vie quotidienne privilégiée, rythmée par sa fascination pour le sport mais aussi les avions, les automobiles et les inventions de son frère Maurice, surnommé Zissou.

En 1918, il considère qu’il réalise son premier tableau, expose ses toiles dans différents Salons parisiens à partir de 1921 puis à la galerie Georges Petit (1930-1931), tout en continuant à photographier son environnement immédiat.
Entre temps, en 1919, Jacques a épousé Madeleine Messager, fille du compositeur André Messager et a eu un fils Dani, né en 1921. En 1930, il rencontre sa seconde muse, Renée Perle avec laquelle il vit jusqu’en 1932 et, deux ans plus tard épouse Marcelle Paolucci. Lartigue devient alors décorateur de soirées mondaines et portraitiste.

« Peintre des fleurs et des femmes » tel que le surnomme la presse des années 50, il commence à publier régulièrement ses photographies. Albert Plécy lui propose la vice-présidence de l’association Gens d’images en 1954 et le publie régulièrement dans Points de vue, Images du monde.
À la faveur d’un voyage aux Etats-Unis en 1962 avec Florette, sa troisième épouse, ses photographies sont montrées à John Szarkowski, conservateur du MoMA qui l’expose l’année suivante.
En 1966, la publication de Boyhood photographs of J. H. Lartigue assoie sa notoriété. Richard Avedon et Bea Feitler publient Diary of a Century en 1970, paru en français sous le titre Instants de ma vie, mêlant images et commentaires du photographe et extrait de son journal.

En 1975, la première rétrospective de son œuvre, 8X80, en référence à sa production entre l’âge de 8 et 80 ans, a lieu au Pavillon de Marsan, à Paris. Un an auparavant, Lartigue avait réalisé la photographie officielle du Président de la République, Valéry Giscard d’Estaing.
Lartigue devient le premier photographe français à faire don, de son vivant, de son œuvre photographique à l’Etat en 1979. Il charge l’Association des Amis de Jacques Henri Lartigue de conserver et de diffuser le fonds, laquelle présente en 1980 Bonjour Monsieur Lartigue au Grand Palais.

Jusqu’à ses derniers jours, il poursuit son œuvre de diariste, peintre et photographe. Il s’éteint à Nice le 12 septembre 1986, à l’âge de 92 ans.
Il laisse plus de 120 000 clichés, des milliers de pages de journal et 1500 peintures. Son oeuvre est déposée à la Médiathèque de l’architecture et du patrimoine.